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jeudi 5 août 2010

TNT : la machine infernale continue ses caprices



Entre deux chaises. C'est la situation de Granville et ses communes tiraillées entre l'émetteur de Caen et de Rennes. Au final, des écrans sans signaux et des téléspectateurs désoeuvrés.

Enquête
« J'ai demandé aux impôts de me rembourser deux mois de redevance TV. »Philippe Férey, résident de Jullouville, a tenté. Mais la réponse du Trésor public est sans appel. Le passage au tout numérique le 8 juin devait signer la fin des problèmes de la télé numérique jusqu'alors en cohabitation avec l'analogique. Loin s'en faut, les téléspectateurs continuent de subir les caprices de réception et ne savent plus vers qui se tourner.
Premier réflexe, l'antenniste : « La moitié de ma clientèle se plaint. Je n'ai aucune réponse à leur donner. On ne sait pas si le problème vient de l'émetteur ou de l'antenne. » Du côté de TéléDiffusion de France (en charge de la numérisation des contenus), le discours des standardistes est rôdé : « C'est dû aux ondes avec le passage au numérique qui n'est pas fini sur tout le territoire. »
La réponse est vague et la patate chaude est refilée à France Télé numérique (organisme public chargé de la communication du passage au numérique). « Je ne peux qu'inviter les téléspectateurs à passer à un mode alternatif. Mais légalement parlant, la FTN n'est plus responsable, cela relève désormais de l'agence nationale des fréquences (ANFR) et du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) », déclare le porte-parole, Fayçal Taoujin.
Une parabole offerte
Après d'âpres recherches sur le site du CSA, l'article 22 de la loi sur l'audiovisuel de 1986 confirme que ces deux institutions sont responsables de l'après-passage numérique. Elles doivent faire en sorte que la qualité des ondes soit toujours suffisante. Mais en cas de problèmes persistants, le CSA et l'ANFR peuvent décider d'une enquête.
À l'antenne CSA de Caen, on signale qu'aucune enquête n'a pour le moment été engagée. Et ce n'est pas étonnant. Celle-ci doit être demandée par les communes. Or les élus, noyés dans les eaux troubles du numérique, ne sont pas au courant de cette possibilité.
Et les téléspectateurs dans tout ça ? Redirigés vers le site, ils pourront trouver l'unique solution, s'il en est, proposée par le CSA. Se voir offrir une parabole pour une diffusion satellite. Pour cela, ils doivent d'abord trouver le formulaire sur le site et le remplir, obtenir une attestation de leur antenniste et être déclaré en « zone d'ombre ». Si la requête est validée, le téléspectateur bénéficie alors d'un remboursement de parabole un mois après l'acquisition, pour un seul poste de TV du foyer principal. Or si l'on veut équiper d'autres postes, le client devra débourser de sa poche 250 € à chaque fois.
Ironie de l'histoire, aux HLM de Saint-Nicolas, toutes les paraboles ont été retirées lors du passage au numérique. Par ailleurs, cette solution permet au CSA de se laver les mains de toute responsabilité, la diffusion par satellite ne relevant plus de ses compétences.
La riposte s'organise du côté des citoyens. La confédération Solidarité Famille a lancé une pétition depuis le 2 août. Encore faut-il savoir où l'adresser, et dans les bons délais. L'offre du CSA est valable jusqu'au 8 novembre. La machine infernale TNT menace donc toujours.

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